Côté poésie
Cette nuit je suis retourné à la fête foraine et perverse
et le petit matin en est tout chamboulé
Les enfants vomissaient derrière les nacelles
Les femmes échangaient prénoms et souvenirs
Les gitans hoquetaient des complots de flammèches
La petite rue montante menait au portail vert
de mon ancienne prison
où mon père s'accrochait à sa couronne d'épines
comme ma mère à son fauteuil percé
Tu ne devais jamais revenir de cett île
où t'avaient déposée les rameurs du petit-jour
Dehors cette tempête au prénom masculin
avait saccagé les dernières nouvelles
des crieurs de journaux
et les décors du film
Gilles Ruel