Florence LEMIEGRE
Rêver la Terre autrement... tenter de rendre visible
C’est vers 9 ans que je découvre la terre, le dessin et la peinture somme élève à l’académie Làszlo Mindszenti à Rouen en parallèle de mes cours du soir aux Beaux-Arts.
Tout naturellement après mon Bac, je m’oriente vers des études d’art. J’obtiens une maîtrise d’Arts Plastiques et Sciences des Arts à la Sorbonne Paris Je sors quelques années plus tard diplômée des Arts Décoratifs de Paris en design industriel.
Après une année passée à étudier le design des Etats- Unis, j’intègre ma première agence de publicité comme graphiste à Paris.
Cela fait maintenant plus de 20 ans que je suis directrice artistique dans la communication.
En parallèle, durant toutes ces années, j’explore la terre. Je refais connaissance avec mes amours d’enfance. Mon métier dans les arts graphiques et mon approche du travail de la terre se complètent parfaitement.
Je transpose mes esquisses sur papier, en volume. Le contact direct avec la matière est très différent et m'enrichit chaque fois d'une nouvelle énergie.
Je prends plaisir dans l'expérimentation.
Rêver la Terre autrement... tenter de rendre visible l'invisible par la matière, la texture et les couleurs. Pour cela, la technique du raku s'est imposée comme une évidence. Le raku, c'est accepter l'aléatoire et le non-contrôle total de sa pièce que l'on prépare depuis des jours, voire des semaines ou des mois ! C'est comprendre que malgré l'expérience, on ne peut pas savoir d'avance quel sera exactement le résultat final. Et c'est justement cette part d'imprévue qui participe selon moi à la magie du raku. Cette technique m'a incitée au "lâcher prise" et m'a permis de me délester de ces "trop pleins" qui encombrent. J'arrive à présent à des temps nouveaux et des espaces vierges. C'est ainsi qu'aujourd'hui apparaissent ces formes surgies d'on ne sait où...
Mon travail n'est autre qu'une projection de soi intime ; un peu beaucoup de moi qui se raconte et se donne à voir. Surgissant du dedans de la terre, "de ma tête", j'ai réussi à extraire ces formes de moi-même... elles me surprennent ! Ne m'appartiennent plus;
Trois thématiques majeures se détachent dans mon approche créative de la terre.
L'une delle, dans ma série dite "Les Pavés", exprime onirisme et poésie sur un mode ludique et fantaisiste.
L'autre plus graphique appelée "Les Culbutos", les "A la queue leu leu" ou les "Echinoïdeo" etc... est un travail ludique de recherche sur l'équilibre et le déséquilibre.
La troisième enfin, plus "sombre" parle du cri salvateur et révèle les empreintes d'une souffrance : c'est mon travail sur "Les Têtes de la décennie des O" et d'un couple hors du temps "Hime et Tono".
Aucune des ces trois approches n'existe sans l'autre...
A
